In Tempo Numéro 29

"Si faire était aussi aisé que savoir ce qu'il est bon de faire, les chapelles seraient des églises, et les chaumières des pauvres gens des palais de prince" (Shakespeare).

J'aimerais vous citer les opinions convergentes des deux personnages, penseurs de notre époque:

le premier, Miguel D. Norambuena, animateur psychosocial, "regrette la rapidité de notre époque qui abîme le lien social et il affirme: notre société a érigé la vitesse exponentielle en mode de vie. On vit dans l'abondance et l'idée que tout fonctionne. Si quelque chose ne marche pas, on le jette. La notion de réparation a disparu. Or, on ne peut pas construire de lien social sans durée. La célérité exponentielle nous rend tous des handicapés potentiels. Avec notre téléphone allumé tout le temps, notre focale d'attention rétrécit... Nous devenons absents à nous-mêmes... chacun est tellement occupé par ce que va devenir sa propre existence que tout le monde se situe au bord du précipice. Il faudrait ériger le lien social en patrimoine national, l'enseigner à l'école et à l'université. C'est un objet en disparition au profit des béquilles de toutes sortes, téléphoniques, communicationnelles, que nous utilisons"1.

le second, le philosophe Frédéric Lenoir, s'exprime ainsi: "La recherche de la sagesse, c'est la même chose que la recherche

1 Sophie Davaris, interview de Miguel D. Norambuena, in: Tribune de Genève, 24-25 mars 2018, p. 8.

du bonheur! Mais il s'agit de la recherche d'un bonheur profond, durable et généreux, d'un bonheur qui se partage, qui n'est pas individualiste, alors que dans nos sociétés consuméristes, on se focalise sur un bonheur égoïste, sans lien avec les autres, et qui n'est pas profond et durable...

Contributeurs: 
Gianluigi Bocelli
Eva de Geneva
Maria Gloria Mihai
Gabrielle Radacineanu
Luciano Rossetti
Danielle Villard
Christiane Walty-Richard
Jean-Claude Welche